Les protéines jouent plusieurs rôles essentiels et diverses dans
l’organisme : elles possèdent un rôle structural et participent au
renouvellement des tissus musculaires et des phanères (cheveux,
ongles, poils) ; mais elles ont aussi un rôle enzymatique et hormonal.
L'origine
Elles peuvent être d’origine animale (viande, poisson, oeuf, produits
carnés, fruits de mer, produits laitiers …) ou d’origine végétale (les
céréales et légumineuses, la spiruline, le soja et ses dérivés, les graines,
le beurre d’arachide, les oléagineux …). Néanmoins, les protéines
d’origine animale sont plus « complètes » car elles renferment plus
d’acides aminés essentiels (l’oeuf les contient tous).
D'un autre point de vue
Si l’on porte un regard plus global sur les rôles de l’alimentation, dans
une dimension collective, la situation n’est pas si simple. Avec l’évolution
de la démographie et de la tendance à consommer des apports en
protéines animales importants, un fossé commence à se creuser.
Certaines études prévoient plus de 9,5 milliards d’habitants sur la
planète en 2050, le maintien d’une telle consommation de protéines
animales est donc une impasse écologique.
Verdict : À l’échelle de l’humanité, réviser à la baisse la consommation de
protéines animales est donc indispensable.
Un enjeu mondial
Comme vous le savez, nous faisons partie de cette grande communauté
qu’est l’humanité. Il est donc de notre responsabilité de s’interroger sur
les effets collectifs que peuvent engendrer nos choix individuels.
La question ne concerne bien évidemment pas que l’alimentation :
transports, tri sélectif, économie collaborative etc … Mais la
problématique reste la même : choisit-on d’être acteur d’une évolution
collective ou préfère-t-on laisser cette responsabilité à autrui ?
Un état des lieux
Selon la FAO (Food and Agriculture Organization), la consommation
mondiale de protéines animales a doublé en moins de 50 ans et devrait
encore augmenter de 70% pour nourrir l’ensemble de la population d’ici
2050 si aucun changement n’est établit. En 2010, chaque habitant
consommait plus de 80g de protéines / jour contre 60g en 1961.
À savoir
Depuis le milieu des années 2000, dans les pays développés la
consommation de viande ne progresse plus (voire recule légèrement),
du fait des préoccupations nutritionnelles, du bien-être de l’animal et de
l’impact environnemental. Cependant, la consommation dans les pays en
développement ne cesse d’augmenter, ex : la consommation de viande
en Chine a été multipliée par 8 en moins de 40 ans. Elle consomme 28%
de la viande mondiale dont 50% de la production mondiale de porc.
Le constat de l’impact environnemental
Le constat est plutôt simple : la production de bétail monopolise 70% des
terres arables et 40% des céréales cultivées dans le monde destinées à
alimenter le bétail qui mobilise ces terres. On comprend alors que pour
répondre à cette demande croissante de protéines animales, il est
indispensable d’augmenter également la production céréalière au
détriment de la fertilité des sols et du respect de son écosystème.
Prenons l’exemple d’un boeuf élevé de manière industrielle pendant 3 ans
pour fournir 200kg de viande, ce boeuf consommera environ 1 300kg de
grains et 7 200kg de fourrages. Par conséquent, environ 7kg de céréales
sont nécessaires pour produire 1kg de viande dans les élevages intensifs.
Mais ce n’est pas tout ! Car qui dit culture, dit aussi consommation d’eau.
Le production de 1kg de boeuf nécessite 15 000 litres d’eau ! De plus,
toujours selon la FAO, l’élevage de 20 milliards d’animaux est
responsable de 18% des émissions totales de gaz à effet de serre au
niveau mondial (= 13% en France), soit davantage que les transports.
Le stockage et l’épandage du fumier sont eux responsables de 65% des
émissions d’oxyde nitreux (le plus puissant des gaz à effet de serre).
Il existe encore de nombreux exemples qui sont le reflet d’une situation
bien réelle.
Alors que faire ?
Sachez que les protéines alimentaires ne signifient pas protéines
animales. La recommandation par les hautes autorités de santé le disent
et conseillent : 50% de protéines animales et 50% de protéines
végétales. Malheureusement, la consommation de protéines végétales
dans les pays développés est très faible. Pourtant, il existe de nombreux
bénéfices à faire une place aux légumineuses, céréales et oléagineux.
Certaines personnes diront que les protéines végétales ne sont pas
intéressantes à cause de leur faible biodisponibilité et la présence de
facteurs anti-nutritionnels, mais sachez que la complémentarité
protéique existe et elle permet de répondre suffisamment à nos besoins.
Alors réduire la part des protéines animales chez les forts
consommateurs au profit de produits issus d’une filière courte et locale,
tout en faisant une belle place aux protéines végétales ne peut être que
bénéfique pour tous et à tous les niveaux.
Mot de la diététicienne
Attention, je ne dis pas de bannir totalement les protéines animales !
Au sein de cet article je souhaite simplement vous transmettre les faits,
qui sont réels, et que nous ne devrions pas ignorer.
Merci 😊 Mel
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