De plus en plus de personnes commencent à s’intéresser à l’alimentation
végétale par le biais du végétarisme ou du végétalisme, pour des raisons
propres à chacun : protéger la cause animale, améliorer sa santé ou
encourager une agriculture plus durable. Dans notre société, c’est un
sujet qui revient souvent sur la table et qui me tient à coeur d’en parler en
tant que professionnelle de santé. Avant toute chose il est important de
savoir la différence entre tous ces thermes : végétarien ; végétalien ou
encore vegan.
Le végétarisme : c’est une personne qui ne consomme pas de chair
animale. Elle ne mange donc pas de viande ni de poisson, mais elle peut
consommer des œufs ou encore des produits laitiers. C’est la forme de
végétarisme la plus courante. Cependant il existe des variantes : les ovovégétariens
consomment des œufs mais pas de produits laitiers ; les
lacto-végétariens consomment des produits laitiers mais pas d’œufs ;
les pesco-végétariens acceptent de manger du poisson.
Le végétalisme : c’est une personne qui ne consomme aucun produit
d’origine animale (donc pas de viande, poisson, œufs, produits laitiers,
miel …).
Le véganisme : c’est une personne qui ne consomme aucun produit
d’origine animale (comme le végétalisme), et exclut tout produit issu de
l'exploitation animale, c’est à dire qu’elle ne porte pas de fourrure, ni de
cuir ou de laine, n’utilise pas de cosmétiques testés sur des animaux etc…
C’est un réel mode de vie.
Les protéines
Le végétarisme n’est pas un problème pour la santé. Il ne crée pas de
carences en protéines car les végétariens peuvent consommer des œufs
et des produits laitiers qui sont une bonnes sources de protéines. De plus,
il existe de nombreuses sources de protéines végétales : quinoa ; riz
complet ; soja ; haricots rouges ; pois chiches ; lentilles ; oléagineux
(amandes, noix, noisettes…).
Pour rappel : les protéines sont constituées d’acides aminés, qui sont en
quelque sorte des “mini-protéines” qui jouent un rôle fondamental dans
le fonctionnement de notre organisme : fabrication du muscle ; défense
du système immunitaire ; bon fonctionnement du système nerveux.
Certains acides aminés peuvent être fabriqués par notre organisme à
partir de notre alimentation, mais d’autres doivent être obligatoirement
apportés par l’alimentation car notre organisme ne sait pas les
fabriquer ! Ce sont des acides aminés essentiels ou AAE (il en existe 8).
Sachez que mise à part l’œuf, AUCUN aliment ne possède à lui seul tous
ces acides aminés essentiels. C’est pour cela qu’on parle souvent de
complémentarité protéique, car en alliant plusieurs aliments nous
pouvons s’assurer d’un bon apport en acides aminés essentiels.
Les acides aminés essentiels
Grâce à ce tableau, vous comprenez maintenant l'intérêt de la
complémentarité protéique. Ainsi, l’association de céréales et
légumineuses permet généralement d’assurer un apport complet
(exemple : semoule et pois chiche, riz et lentilles, maïs et haricots rouges,
etc…).
Pour les végétaliens, il faut faire plus attention et porter un intérêt
particulier à son alimentation. Pour consommer suffisamment de
protéines, il faut manger à sa faim et avoir une alimentation variée,
incluant des légumineuses, des céréales et des oléagineux. Sachez que
de nombreux athlètes de très haut niveau sont végétaliens.
Pour remplacer les produits d’origine animale, il faudra miser sur le tofu,
le tempeh, les steaks de soja etc, qui sont également de très bonnes
sources de protéines.
En conclusion : que ce soit pour les végétariens ou les végétaliens,
hormis une attention particulière à une alimentation variée, et équilibrée,
ce type de régime ne pose pas de problèmes concernant les protéines.
Le fer
Tout d’abord il est important de savoir qu’il existe deux types de fer :
Le fer héminique : il se trouve exclusivement dans les produits d’origine
animale (à part l’oeuf !). C’est un fer qui est bien assimilé par l’organisme
(25%). Néanmoins, il devient nocif lorsqu’il est consommé en trop
grande quantité car il conduit au développement des radicaux libres qui
sont en cause dans l’apparition des cancers.
Le fer non héminique : il se trouve dans les végétaux et les oeufs et il est
moins bien assimilé par l’organisme (5%).
Astuce : pour favoriser l’assimilation du fer non héminique veillez à un
apport suffisant en Vitamine C (car elle favorise son absorption) ; évitez
de consommer trop de thé (car il contient des tanins qui réduisent son
absorption) ; trempez vos légumineuses sèches toute une nuit avant de
les cuire (ça permettra de neutraliser l’acide phytique qui empêche une
bonne absorption).
En conclusion : pour les végétariens ou les végétaliens, il n’y a en général
pas de carences en fer si on s’assure d’une alimentation variée,
équilibrée et qu’on favorise les bonnes sources en fer non héminique (ex :
spiruline, tofu, oeufs, lentilles, pois chiches …). De plus, les astuces dites
auparavant permettent une meilleure assimilation pour une santé
optimale.
La vitamine B12
Attention, nous arrivons sur LE point. Pourquoi ? Vous allez vite
comprendre. La vitamine B12 (ou cobalamine) est une vitamine
essentielle au renouvellement cellulaire et à la fabrication des globules
rouges, elle est donc indispensable. Elle se trouve uniquement dans les
produits d’origine animale, néanmoins, beaucoup de produits en sont
aujourd’hui enrichis.
Verdict ?
Pour les végétariens qui consomment des œufs et des produits laitiers, la
Vitamine B12 reste malgré tout un problème car les œufs et les produits
laitiers contiennent un peu de cette vitamine, mais trop peu pour
prémunir les végétariens d’une éventuelle carence. Une supplémentation
est donc fortement recommandée. Pour les végétaliens (et vegans par
conséquent) le recours à une supplémentation est quasi-inévitable.
Malheureusement les aliments enrichis étant encore très rares en
Europe, la prise d’un complément alimentaire est l’option la plus simple
pour les végétariens et les végétaliens.
Conclusion générale :
Ces types de régimes sont en fait loin d’être destructeurs comme on peut
parfois l’entendre. Il faut simplement apprendre à varier, équilibrer et
parfois se complémenter pour avoir une santé optimale. Ce sont des
régimes qui mettent en avant les légumes, les fruits, les légumineuses et
céréales, donc toutes les sources de fibres, or, nous savons que dans
notre société la consommation de fibres est souvent insuffisante. Pour
cela, les régimes végétariens et végétaliens sont les meilleurs.
Néanmoins, ce type d’alimentation ne suffit pas à être en bonne santé si
elle n’est pas suivie correctement !
Cette alimentation doit être suivie afin d’éviter les carences et de
favoriser des apports optimaux en nutriments.
Mot de la diététicienne :
Ce n’est pas une alimentation que je conseille ou déconseille. Libre à
chaque personne de faire ce dont il a envie et de militer pour sa propre
cause. Néanmoins je vous suggère d’inclure une journée de menu
« végétaliser » dans votre semaine, cela permet de manger plus de
fibres et de changer nos habitudes alimentaires. Dans cet article vous
avez pu voir les points clefs à respecter dans ce type d’alimentation,
mais je vous conseille d’être suivi d’un(e) professionnel(le), et je suis là
pour ça.
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